Alors que la droite traditionnelle boit la tasse, l’UDC surnage

La liste UDC/Les Confédérés a fait le meilleur score aux élections pour le Conseil de ville.

L’alliance entre l’UDC biennoise et Les Confédérés a le vent en poupe. La liste présentée par les deux partis a fait le meilleur score de dimanche avec 107 067 suffrages, soit 19% des voix pour un total de 11 sièges (+2 par rapport à 2012). La formation politique devient ainsi la deuxième force du Conseil de ville après le bloc socialiste dont les trois listes (SP, PSR, JUSO) ont obtenu 32% des suffrages pour un total de 19 sièges (+2).

Reste que les candidats présentés par l’UDC caracolent en tête. Beat Feurer a été le mieux élus au Conseil municipal. Sandra Schneider est la candidate au Conseil de ville ayant récolté le plus de voix (3689). Elle dit être surprise par ce résultat: «Je n’avais jamais pensé que je pourrais finir à la première place. Pour l’UDC, c’est phénoménal car nous n’avions pas un grand budget pour cette campagne, mais nous avons réussi à avoir un bon contact avec le peuple.»

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Le succès de l’initiaive des jeunes UDC pour limiter les salaires des conseiller municipaux a contribué à renforcer la notoriété du parti agrarien à Bienne. Archives / Anita Vozza

Concernant la position de force dont bénéficie désormais l’UDC, Sandra Schneider pense que sa formation va pouvoir donner le ton dans les rangs de la droite durant la prochaine législature. «On a atteint une taille suffisante pour décider nous-mêmes. Je pense que les autres partis vont devoir nous suivre. Si on regarde les résultats, nous sommes les seuls à droite à avoir réussi à gagner des sièges. Nous avons donc obtenu une légitimité.» 

S’exprimant à la Radio Canal 3 juste après l’annonce des résultats, le président du parti Adrian Dillier pense qu’au vu de ce résultat «qui dépasse les objectifs», l’UDC va asseoir son rôle d’opposition ferme à la gauche:«Nous ne sommes pas élus pour adopter les positions de l’autre bord. Nous ferons ce que nous pourrons pour nous montrer digne de la confiance accordée par nos électeurs.»

Les sept candidats sortants figurant sur la liste 14 ont été réélus alors que quatre nouveaux visages, tous UDC, font leur entrée au parlement: Patrick Widmer, Luca Francescutto, Sandro Bundeli et Olivier Waechter.

Initiative rassembleuse
Ce succès de la droite dure n’est pourtant pas inédit à Bienne. En 2004, le Parti de la liberté et l’UDC totalisaient 12 sièges au Conseil de ville. L’alliance UDC/Confédérés en obtient cette année 11. Il faut tout de même noter qu’en 15 ans, la section biennoise de l’UDC est passée du statut d’outsider (avec trois sièges en 2000) à celui de poids lourd alors que le centre-droit est en grande difficulté cette année.

Si la progression de l’UDC est en partie due à la brèche ouverte à droite par la disparition progressive du Parti de la liberté de Jürg Scherrer depuis 2008, ce report de voix n’explique pas tout. Durant la dernière législature, l’UDC biennoise, dans la lignée du parti national, a abordé des thèmes qui font parler et qui, sur des questions précises, rassemblent un électorat plus large que la base du parti.

L’exemple le plus parlant est l’initiative visant à baisser les salaires des conseillers municipaux. Malgré le consensus trouvé au parlement, les jeunes UDCont décidé de quand même faire voter le texte et ont récolté au final le soutien de 68% de la population.

Marge de progression?
Plus récemment, le parti s’est aussi emparé de l’affaire de «la maison orange» avec succès en récoltant plus de 4000 signatures pour que Willy Zysset ne doive pas repeindre la façade de sa demeure (notre édition d’hier). Ces victoires populaires jouent sans conteste un rôle dans la visibilité et la crédibilité du parti. L’UDC bénéficie aussi de la faiblesse de la grande force de droite (PRR et FDP) qui est passée de 16 à 10 représentants entre 2000 et aujourd’hui.

La prochaine législature déterminera donc si la formation a atteint un plafond ou si elle peut dépasser un niveau encore jamais atteint à Bienne par l’aile la plus conservatrice de la droite.

Source: Journal du Jura

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