Ces places de parc qui disparaissent

STATIONNEMENT Plusieurs zones bleues ont été supprimées ces derniers mois dans le quartier de l’Avenir. La Ville se défend de chercher à réduire le nombre de places de parc dans l’espace public

Marco et Amela habitent à la rue des Prés. Et ils ont une voiture. Jusqu’à l’année passée, ils la parquaient sur une zone bleue grâce à une carte de stationnement annuelle pour riverains. Ils ont toutefois fini par renoncer au macaron au profit d’une place louée dans le parking souterrain d’un immeuble locatif à quelques centaines de mètres de leur domicile. «Il était devenu impossible de trouver une place libre quand je rentrais du travail le soir», regrette Amela. Ce nouvel emplacement leur coûte 1800 fr. par année. Soit plus de cinq fois le prix de la carte de stationnement (330 fr.).

Le nombre de voitures dans le quartier aurait-il augmenté au point de rendre ardue la quête d’une zone bleue à certaines heures? Difficile à dire. En revanche, le nombre de places de parc, lui, a diminué. Dans le cadre de travaux de réaménagements, la Ville a supprimé six zones bleues aux alentours de l’appartement du couple. «Il s’agissait avant tout de satisfaire aux normes – toujours plus exigeantes – en matière de sécurité routière», explique Roger Racordon, responsable du Département des infrastructures. Il cite par exemple les distances de visibilité aux carrefours et aux abords des passages piétons.

Des places pour autocars

A la rue de l’Allée, des zones bleues ont disparu au profit de places de stationnement pour autocar. «Elles remplacent les emplacements qui se trouvaient autrefois sur l’aire de l’ancienne usine à gaz», justifie Roger Racordon. Parallèlement à ces changements, la Ville a aussi aboli, en automne 2015, l’autorisation de se parquer de nuit sur une partie du trottoir de la rue des Prés. «C’était une incohérence par rapport aux règles en vigueur dans le reste de la ville.»

Le quartier de l’Avenir n’est pas le seul à perdre des zones bleues. La réorganisation de la rue des Oeillets, par exemple, va entraîner la suppression de cinq places dès cet été. «Les emplacements existants sont trop étroits et ne permettent plus un stationnement correct», relève Roger Racordon.

Disparitions «compensées»

A Bienne, il n’existe aucun cadastre qui permette de vérifier l’évolution du nombre de places de parc sur l’ensemble du territoire communal. Roger Racordon assure que la Ville ne cherche pas à réduire le nombre de zones bleues. Il reconnaît cependant que l’offre en matière de stationnement dans l’espace public «a tendance à légèrement diminuer». «Mais les places supprimées sont compensées, poursuitil. Soit dans des parkings privés – la Loi cantonale sur les constructions (LC) oblige désormais à aménager des places de parc lorsqu’on construit ou agrandit un lotissement d’habitation –, soit dans des parkings souterrains publics, comme celui du Palais des Congrès, ouvert en 2015. Au final, le bilan pour les riverains est donc équilibré.»

La compensation est-elle pour autant équitable? Une place dans un parking privé coûte au minimum trois fois plus cher qu’un macaron pour les zones bleues. Et un abonnement mensuel au parking du Palais des Congrès revient à 175 fr., soit 2100 fr. par an. «Avec vu des dispositions de la LC, ce n’est plus une tâche de la collectivité publique de financer le stationnement privé», répond Roger Racordon.

La Guilde de l’Avenir réagit

L’écart entre ces tarifs et la raréfaction des zones bleues ont fait réagir la Guilde du quartier de l’Avenir. «La politique de la Ville est de pousser les automobilistes à se garer dans des parkings privés ou souterrains», estime son président Titus Sprenger. «Le problème, c’est qu’elle ne propose aucune alternative financièrement équitable.» L’automne passé, la guilde a invité la Ville à proposer des rabais sur les abonnements des parkings publics aux riverains. Le Conseil municipal n’a pas encore répondu à cette demande.

L’ordonnance dérange

BAISSE EXIGÉE Entrée en vigueur le 1er mars, la révision de l’Ordonnance sur les places de parc continue de faire grincer des dents. Pour rappel, elle a entraîné une augmentation de 25% du prix du macaron annuel pour zones bleues (de 264 à 330 fr.). La conseillère de ville UDC Sandra Schneider, qui avait déjà fait recours contre la nouvelle réglementation auprès du Tribunal administratif, continue son combat. Dans une motion déposée l’automne passé, elle dénonce une augmentation massive, en particulier pour les familles pour lesquelles une voiture est un besoin. L’élue demande donc au Conseil municipal de réduire de 20% au minimum les tarifs appliqués depuis la fin de l’hiver.

SOCIALEMENT ACCEPTABLE? Un autre changement provoqué par l’Ordonnance interpelle le socialiste Mohamed Hamdaoui: seuls les riverains qui n’ont pas la possibilité de se parquer de manière privée dans leur immeuble obtiennent désormais une carte de stationnement. «Sachant qu’une telle place coûte environ 150 francs par mois alors que la carte annuelle se montre à 330 francs, le Conseil municipal est-il conscient de l’effort financier demandé aux automobilistes concernés? Juge-t-il cet effort socialement acceptable», interroge le conseiller de ville dans une interpellation.

Source : Didier Nieto, Journal du Jura

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